Page d'accueil / Thèmes / Politique agricole et paiements directs / Protection de la santé des agricultrices et agriculteurs
26.3. 2024

Protection de la santé des agricultrices et agriculteurs

Protection de la santé des agricultrices et agriculteurs

Dans les échanges avec les agriculteurs et agricultrices qui pratiquent l’épandage de pesticides, la question de l’impact sur la santé des utilisatrices et utilisateurs est récurrente.

Il existe peu de données à ce sujet en Suisse. Dans d’autres pays, certaines maladies pouvant être causées par les pesticides sont classées comme des maladies professionnelles. La définition du « délai de rentrée » livre quelques indices quant au danger sanitaire : des délais sont fixés pour le retour dans les cultures si, le lendemain de la pulvérisation, aucun travail de suivi ne peut être effectué en toute sécurité malgré le port de vêtements de travail et de gants. Pendant cette période, les travaux sur les feuilles sont totalement interdits et il faut attendre que les résidus sur les feuilles se soient suffisamment dégradés pour qu’il soit à nouveau possible de marcher sur la parcelle en toute sécurité avec des vêtements de travail et des gants. Agridea estime cette mesure nécessaire uniquement pour les produits requérant une protection de niveau 3. Toutefois, ces produits sont apparemment très toxiques, sinon de telles mesures de protection ne seraient pas recommandées aux utilisatrices et utilisateurs. Une étude du SECO s’est également penchée sur la question.  Elle montre que certains effets sur la santé constatés dans l’agriculture sont plus fréquents que dans d’autres professions. Il est prouvé scientifiquement que les maladies spécifiques survenant chez les agricultrices et agriculteurs ont un rapport avec l’utilisation de produits phytosanitaires.  La tendance émanant de la littérature concerne deux types de maladies : les cancers et les lésions du système nerveux.

Le sujet n’a été que très peu abordé en Suisse par l’opinion publique, l’accent étant mis sur les effets des pesticides sur les consommatrices et consommateurs ou l’environnement. Dans le canton de Zurich, les parlementaires Benjamin Krähenmann (Les Vert-e-s), Hans Egli (UDF) et Konrad Langhart (Le Centre) ont déposé une intervention à ce sujet. « Même si des études internationales indiquent une direction claire, les données disponibles en Suisse sont encore minimes », peut-on lire dans le texte. Le thème s’invite ainsi désormais dans les discussions politiques.

Une première étude sur la surveillance des pesticides portant principalement sur les consommatrices et consommateurs dirigée par la biologiste Dr Caroline Linhart est actuellement menée en collaboration avec l’Université de Neuchâtel.