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Sécurité de l'approvisionnement mise à mal par la production surintensive

La sécurité de l'approvisionnement est la capacité à pouvoir nourrir la population autant que possible avec ses propres ressources en cas de crise. Le principal objectif de la sécurité de l'approvisionnement est la pérennisation des bases de production, surtout la fertilité des sols, des structures agricoles opérationnelles et les fonctions de l'écosystème. Les contributions à la sécurité de l'approvisionnement, qui représentent le poste le plus important des paiements directs, provoquent l'effet inverse. Elles encouragent une production trop intensive au détriment des bases de production.
Sous le couvert de la "sécurité de l'approvisionnement", la majeure partie des subventions agricoles vise aujourd'hui à continuer de favoriser la production agricole. Avec succès: la Suisse n'a encore jamais produit autant qu'aujourd'hui, chaque année un peu plus, alors que de moins en moins de terres sont exploitées. Toutefois, l'intensité de production atteinte porte préjudice depuis longtemps à la nature et donc aux bases de production de l'agriculture elles-mêmes. Fertilité des sols, fonctions des écosystèmes et biodiversité vont au plus mal. L'augmentation de la production porte atteinte de manière croissante la sécurité de l'approvisionnement.

La mise en pratique d'une politique agricole vraiment axée sur la sécurité de l'approvisionnement et la durabilité, c'est la préoccupation principale de Vision Landwirtschaft. Notre atelier de réflexion réalise des études et en tire des exigences concrètes. Au premier plan se trouve la suppression des contributions à la sécurité de l'approvisionnement, soit le plus gros poste, et en même temps le poste le plus nuisible des paiements direct avec plus de 1 milliard de francs par année. Il est révélateur de relever que jusqu'à présent, ces contributions n'ont jamais fait l'objet d'une évaluation de leurs effets par la Confédération. Une intervention parlementaire qui le demandait a été bloquée avec succès par un représentant de l'Union suisse des paysans. "So funktioniert die agrarpolitische Bananenrepublik Schweiz" (C'est ainsi que fonctionne la politique agricole de la république bananière Suisse), titrait alors Vision Landwirtschaft.
Nouvelles et contributions sur ce thème:
2.2. 2023

Sommet suisse sur le système alimentaire – scientifiques et citoyens unanimes

Sommet suisse sur le système alimentaire – scientifiques et citoyens unanimes

Lors de ce sommet sur le système alimentaire qui s’est tenu le 2 février 2023, en plus des recommandations de l’Assemblée citoyenne, un guide réalisé par le comité scientifique Avenir Alimentaire Suisse a été remis au conseiller fédéral Guy Parmelin et à quelques conseillères et conseillers nationaux. Le vote des citoyennes et des citoyens de l’Assemblée citoyenne ne laisse planer aucun doute : nous devons agir maintenant.

Du côté des scientifiques, le constat est le même : il y a urgence. C’est pourquoi les occasions offertes par le changement doivent être au centre du débat. Car si nous agissons maintenant, nous réaliserons des économies de coûts massives. Les propositions du comité scientifique Avenir Alimentaire Suisse ne ciblent pas directement la politique agricole, mais dans une première phase allant jusqu’à 2025, elles se concentrent sur la création d’un fonds de transformation. Ce dernier devrait permettre de financer des mesures d’information et l’introduction d’une commission sur l’avenir du système alimentaire.

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CONTRIBUTION 21.11. 2022

Commentaire et catégorisation des recommandations de l’Assemblée citoyenne pour une politique alimentaire

Commentaire et catégorisation des recommandations de l’Assemblée citoyenne pour une politique alimentaire

Vision Agriculture est partenaire du Projet Avenir Alimentaire Suisse aux côtés de nombreuses autres organisations. C’est avec un grand intérêt que nous avons suivi les rapports tout au long du projet et la récente publication des recommandations. Toute l’organisation est très convaincante avec les excursions pédagogiques, les rencontres d’échanges et la manière dont le panel d’experts a été constitué. Les citoyen·ne·s ont eu l’occasion de s’informer en long et en large, ce qui explique la haute qualité des recommandations. Un dossier comptant 53 objectifs, auxquels s’ajoutent 137 recommandations, dont 126 ont été adoptées lors du vote final, a ainsi été constitué.

Ces recommandations portent sur les domaines de la santé, de l’environnement, de la production, du social et de l’économie, couvrant ainsi un très large spectre. C’est aussi logique, car l’agriculture et l’alimentation exercent une influence à de nombreux niveaux. La toute première recommandation mérite d’être soulignée. Elle exige notamment des informations plus claires et de meilleure qualité sur les étiquettes des produits. Les autres recommandations visent à permettre aux consommateurs et consommatrices de mieux assumer leur responsabilité envers l’acte de consommation. Dans ce cadre, une communication marketing fidèle à la réalité est également exigée. Vision Agriculture a déjà abordé ce thème et adressé des lettres de réclamation à la Commission suisse pour la loyauté.

Dans l’ensemble, la lecture des recommandations donne une image convaincante de l’évolution d’une agriculture et d’une alimentation qui internaliseraient les coûts environnementaux et dont les aspects économiques et sociaux se développeraient de manière saine et stable.
Autant l’organisation globale du projet et la qualité des recommandations sont convaincantes, autant l’avenir de ces recommandations semble incertain. Celles-ci ont certes été remises le 29 novembre à des membres du Conseil national et du Conseil des États et un sommet national sur l’alimentation aura lieu le 2 février 2023. Il est néanmoins difficile de prévoir — du moins à l’heure actuelle — comment ces recommandations seront mises en œuvre. Précisément parce qu’elles couvrent un large spectre, concernent de nombreuses bases légales différentes et sont parfois complexes à appliquer. Un travail politique très ciblé est encore nécessaire pour que ces recommandations recueillent effectivement la majorité et puissent s’imposer.

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29.11. 2019

Les constructions agricoles grignotent toujours plus de terres cultivables

Les constructions agricoles grignotent toujours plus de terres cultivables

Tandis que les pertes de terres cultivables dues aux surfaces d’habitat et aux infrastructures de transport hors zone à bâtir diminuent et que la population de cette zone est en constante diminution, la perte de terres agricoles due aux constructions agricoles continue d’augmenter. Dans les années 1980, on perdait en Suisse encore environ 40 hectares de terres cultivables par année à cause de l’agriculture elle-même. On atteint déjà presque les 50 hectares aujourd’hui. Et cela malgré le fait qu’il y a toujours moins d’exploitations agricoles. Selon l’Office fédéral du développement territorial, ces chiffres montrent qu’il est urgent d’agir. L’Union suisse des paysans s’oppose pourtant à une Loi sur l’aménagement du territoire plus durable alors qu’en d’autres occasions elle prône la sécurité de l’approvisionnement.

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17.10. 2018

Nourrir l'Europe sans pesticides

Nourrir l'Europe sans pesticides

Si les Européens et Européennes se nourrissaient davantage de céréales, de protéagnieux, de fruits et de légumes, de protéagineux, et de moins de viande, d'oeufs, de poisson et de produits laitiers, l'Europe serait en mesure se nourrir tous ses habitants en 2050. Et cela grâce à une agriculture durable, écologique et respectueuse du climat, sans utiliser de pesticides. Ce sont les conclusions d'une étude de l'Institut français du développement durable et des relations internationales IDDRI.

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OFEV / 29.11. 2017

Les sols suisses: état et évolution

L’Office fédéral de l’environnement fournit des informations sur l’état des sols en Suisse dans un rapport détaillé. De nombreuses activités humaines affectent cette ressource non renouvelable qu’est le sol. La préservation à long terme des fonctions du sol est ainsi remise en question. Malgré divers efforts, l’approche de la Suisse à l’égard des sols comme base de notre existence n’est pas durable. Le rapport constitue une base importante pour la stratégie des sols, qui est en cours d’élaboration par la Confédération.

>> Vers le rapport de l'OFEV

28.9. 2017

La réduction de l’utilisation d’aliments concentrés augmente le rendement laitier et la productivité

Une réduction de moitié de l’utilisation d’aliments concentrés augmente le rendement laitier par vache et la productivité de la production laitière. C’est le résultat d’une expérience dans le sud de l’Allemagne à laquelle ont participé la société de recherche Aulendorf et l’Université de Hohenheim.

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VISION AGRICUTURE / NEWSLETTER 28.9. 2017

Sécurité alimentaire: la Suisse a besoin d’une agriculture productive plutôt que consommatrice

La sécurité alimentaire n’est pas garantie par un taux d’auto-approvisionnement le plus élevé possible. L’agriculture suisse produit aujourd’hui si intensivement qu’elle est devenue en grande partie dépendante d’importations de l’étranger. Cette évolution n’apporte qu’un succès limité du point de vue économique, et détruit de plus en plus la base la plus importante de la sécurité alimentaire.

L'intégralité de cette newsletter n'est disponible qu'en allemand.

DOMAINE PUBLIC / ARTICLE DE JOURNAL 3.6. 2016

Sécurité alimentaire et développement durable

L’initiative populaire de l’USP pour la sécurité alimentaire a été soutenue par le Conseil national. Mais en a-t-on besoin ? Quelques pistes de réflexion sont données dans un post du Domaine Public.

Contributions relatives

VISION AGRICULTURE / NEWSLETTER 31.5. 2016

Quels sont les champs d’action efficaces pour notre sécurité alimentaire?

Pour garantir l’approvisionnement alimentaire des hommes, selon la thèse largement répandue, il faut impérativement augmenter les rendements agricoles. Cependant un examen plus approfondi des interrelations complexes montre qu’une production encore plus intensive est la stratégie la plus inefficace et la plus nuisible à la sécurité de l’approvisionnement dans les pays avec une agriculture „high-input“.

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VISION AGRICULTURE / NEWSLETTER 8.3. 2016

Initiative pour la sécurité alimentaire: tromperie audacieuse

Pourquoi l’Union suisse des paysans lance une initiative et ne veut pas dire quels objectifs elle poursuit.

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VISION LANDWIRTSCHAFT / ARTICLE DE JOURNAL 14.1. 2016

Quelle production agricole voulons-nous en Suisse?

Il n'y a pas d'antinomie entre produire et préserver les ressources naturelles.

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VISION AGRICULTURE / FICHE INFO 1.11. 2015

Fiche Info Nr. 5, novembre 2015: Agriculture multifonctionnelle: est-ce que la sécurité d'approvisionnement est conciliable avec l'efficience des ressources et la protection de la biodiversité?

Produire le plus possible, c'est devenu le but principal des organisations paysannes. La Confédération encourage aussi une production alimentaire toujours croissante en Suisse à travers la protection aux frontières, des subventions forfaitaires et des primes de cultures. Et cela au nom de la sécurité de l'approvisionnement. Pourtant une forte production en temps normal ne garantit pas un approvisionnement en cas de crise, et peut même le menacer. C'est le cas quand la production dépend toujours plus d'importations - par exemple fourrages, énergie, machines, engrais, pesticides - ou quand elle endommage la fertilité des sols. En outre, les prix aux producteurs souffrent d'une production trop forte.
Combien faut-il produire pour assurer une sécurité à l'approvisionnement, qui de plus soit acceptable? Vision Agriculture se penche sur cette question dans une nouvelle étude. Les résultats montrent que la sécurité à l'approvisionnement peut aussi être garantie avec 10 à 20 pourcent de production de moins qu'aujourd'hui. Pour autant que les réserves de terres nécessaires soient disponibles.

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VISION AGRICULTURE / NEWSLETTER 11.2. 2014

Initiative USP pour la sécurité alimentaire – que du vent ou emballage trompeur?

L'Union suisse des paysans (USP) lance une "initiative populaire pour la sécurité alimentaire", pour "préserver, à long terme, l'approvisionnement de la population suisse avec des denrées alimentaires issues d'une production indigène diversifiée".

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VISION AGRICULTURE / FICHE INFO 1.11. 2011

Fiches info 2: Accroissement de la valeur ajoutée agricole

Propositions de perfectionnement du système des paiements directs de l'agriculture suisse – comparaison fondée sur des simulations

La proposition de réforme de la politique agricole 2014–2017, soumise par le Conseil fédéral, contient des améliorations essentielles par rapport au système actuel des paiements directs. Il ressort d'une comparaison détaillée avec la pro- position de Vision Landwirtschaft qu'elle est toutefois loin d'exploiter le poten- tiel d'optimisation en faveur de l'agriculture et de l'environnement.

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VISION AGRICULTURE / LIVRE 1.1. 2011

Livre blanc de l'agriculture

Livre blanc de l'agriculture

La réforme agraire amorcée depuis bientôt deux décennies s'est arrêtée pratiquement à mi-chemin. Les instruments actuels de la politique agricole ne sont pas conformes à l'article constitutionnel de 1996. Le Livre blanc de l'agriculture suisse offre une analyse de la situation complète et accessible à tous ; elle met en évidence quelles réformes s'avèrent indispensables à la mise en œuvre d'une politique agricole porteuse d'avenir et conforme à la Constitution. En publiant ce livre, Vision Landwirtschaft pose une première pierre sur laquelle devra s'appuyer le débat qui s'instaurera au sujet de la politique agricole dans les années à venir.

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